Mathon Cédric

Psychologue pour adulte
Cédric Mathon, psychologue à Alès

Les troubles paniques


Panique et pathologie

La crise de panique est une épreuve assez commune. Nous avons ainsi tous éprouvé ce sentiment de peur intense, quasi insurmontable, généralement associé à un ressenti physique fort (hausse du rythme cardiaque, coup de chaud, respiration difficile...).

Comme la peur, la panique est avant tout une émotion normale à vocation adaptative, cette épisode bref étant suivi d'une phase de prise de recul ou de mobilisation de nos moyens.

La crise de panique

Le psychologue parle d'attaque de panique. Ce terme traduit bien la survenue soudaine, violente et inexplicable d'une peur intense confinant à la terreur. L'épisode est généralement « bref », de l'ordre d'une quinzaine de minutes. Cette peur est non réactive. Ainsi, dans le trouble panique, la crise ne résulte pas d'une exposition à un objet particulier.

Le ressenti physique est alors intense. Il est fait de palpitations, de sudations, d'une oppression de poitrine rendant la respiration difficile, de frissons et de vertiges. La première expérience de crise de panique sera de fait souvent assimilée à une crise cardiaque.

Sur le plan psychologique, la personne peut vivre un sentiment de dépersonnalisation, voire même de perte de contrôle. Dans les cas extrêmes, la personne peut vivre un sentiment de mort imminente.

Pour les psychologues, le diagnostic de troubles paniques peut être envisagé quand ces crises deviennent trop envahissantes (répétées) et psychologiquement « pesantes ». Dans le trouble panique, la crainte de la survenue d'un nouvel épisode devient plus problématique que les crises en elles-mêmes. La peur de la peur favorise même une fragilité propice à la survenue de nouveaux épisodes de panique. Elle peut également déboucher sur une pathologie phobique (agoraphobie).

Les causes

La crise de panique résulte d'un ensemble de facteurs. Il semble ainsi établi que des facteurs génétiques soient à l’œuvre (occurrence de la pathologie au sein d'une même famille). Biologiquement, des déséquilibres au niveau de la chimie du cerveau pourraient également intervenir. Les données environnementales impactent également (fatigue, stress,...). Les psychologue qui accompagnent en thérapie des patients constatent également que l'analyse des histoires de vie pointent l'incidence d'une rupture affective précoce.

Traitement

Si le sentiment de panique est une expérience normale, le fait de vivre un épisode isolé de crise de panique (sans fondement) reste assez fréquent. Fatigue, stress, etc. sont souvent la cause de ces crises. Celles-ci surviennent souvent avant 30 ans. Comme pour tous les troubles anxieux, les femmes sont là encore davantage touchées.

Cet épisode isolé ne doit pas nécessairement amener à consulter un psychologue. La survenue d'un second épisode devra vous mettre en alerte. Il s'agit alors de travailler au plus vite sur la peur de la peur afin de limiter le retentissement sur votre vie sociale. Sans traitement, on estime que 30% des patients connaissent une évolution à risque. Isolement social, rupture professionnelle, dépression et conduites addictives s'installent.

Comme pour beaucoup de pathologies psychologiques, le traitement se fondera à la fois sur une prise en charge médicamenteuse et sur un soutient psycho-thérapeutique. Engagées suffisamment tôt, ces prises en charge s'avèrent très efficaces. En l'espace de 3 mois, 8 patients sur 10 retrouvent une vie normale.

La prise en charge médicamenteuse reposera sur la prescription d'un anxiolytique. Agissant rapidement, ces médicaments permettent de soutenir le patient lors de la survenue de la crise. Un traitement au long cours à base d'antidépresseurs peut aussi être envisagé.

Afin de soutenir un patient souffrant de troubles de panique, le psychologue envisagera souvent d'engager une thérapies comportementale et cognitive (TCC). Thérapies brèves, elles visent à permettre au patient de reprendre la main sur ses cognitions et ses perceptions. Il s'agit d'appréhender autrement l'épisode panique notamment sur le plan physique en lui permettant d’interpréter correctement ses ressentis. En parallèle, l'acquisition de techniques de relaxation est souvent utile.





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