Mathon Cédric

Psychologue pour adulte
Cédric Mathon, psychologue à Alès

Les médicaments


Lors d'une demande de prise en charge thérapeutique, le psychologue doit souvent questionner la pertinence de coupler ce travail par un soutien médicamenteux. Si celui-ci n'est pas toujours justifier il convient d'en reconnaître bien souvent l'utilité. Au même titre qu'une béquille, la prescription d'un traitement vient souvent utilement aider un patient trop en souffrance pour envisager même un travail sur soi. Comme pour une fracture, le patient, une fois sa psyché renforcée et soutenue, peut plus rapidement entreprendre le travail de « rééducation ».

Souvent vécue comme honteuse ou culpabilisante, la prise de médicaments génèrent aussi de nombreuses craintes (peur de la dépendances, des effets secondaires,...) amenant bien souvent des auto-aménagements dans la prise du traitement dès lors inefficace. Il est préférable alors d'échanger sur ces craintes avec son psychiatre ou médecin afin que celui-ci envisage éventuellement une autre posologie.

La prescription

Derrière une appellation unique (« dépression »), derrière des symptômes identiques (« insomnie ») peuvent se cacher bien des différences. Le trouble psychologique n'est pas la conséquence d'un virus pouvant justifier un traitement identique pour tous. Il est la conséquence d'un parcours de vie ou encore d'un événement face auquel chaque individu répondra au regard de ses ressources psychologique. A ce titre, chaque posologie fera l'objet d'une analyse d'un ensemble de facteurs.

Vos symptômes, mais aussi vos habitudes de vie, votre état de santé général, la prise d'autres traitements, etc. seront à considérer. Ainsi, certaines maladie chroniques (du reins par exemple), amèneront le psychiatre à écarter certaines molécules. De même, la dose prescrite sera fonction de l'age, le sujet âgé pouvant être plus fragile. La forme du traitement impactera aussi le choix du traitement. Au regard de vos habitudes ou de vos goûts (ou dégoûts...), gélules, sirop, gouttes, injections seront autant d'options. Autre critère majeur dans le choix du traitement, l'incidence d'éventuels effets secondaires sera à questionner au regard du rapport bénéfices / risques mais également au regard de vos contraintes de vie. Le psychologue ne peut que constater qu'un traitement efficace est déjà un traitement raisonnablement compatible avec son mode de vie (travail de nuit, rythme des enfants,...).

Au même titre qu'il n'existe pas de prescription unique, il n'y a pas davantage de durée type dans la prise d'un traitement face à un trouble psychologique. La pathologie (risque de rechute ou non), la situation de vie du patient (plus ou moins bien inséré dans la société,...) mais aussi la molécule retenue (à l'effet plus ou moins rapide et plus ou moins durable) seront autant de variables qui impacteront la durée d'un traitement.

Suivre le traitement

Comme pour toute prise de substances actives, mais certainement tout particulièrement dans le cadre de traitements en lien avec un problème psychologique, il convient au patient d'être très vigilant au début de son traitement. L'effet sur son état psychologique doit être évalué ainsi régulièrement et votre médecin vous proposera de faire des points réguliers. Il vous appartient de le solliciter le cas échéant. Souvent inquiet sur le manque d'effet en début de traitement, les patients, par manque d'informations, peuvent recourir à un surdosage extrêmement dangereux voire, à l'inverse, supprimer un traitement jugé inefficace. A ce titre, n’hésitez pas à demander au professionnel de santé le délais avant lequel la molécule va faire effet.

Vous devez également signaler à votre médecin l'apparition d'effets secondaires plus ou moins handicapants (gonflement, rougeurs, plaques de boutons, maux de ventre,...). Il est alors possible de modifier le traitement (dosage ou molécule retenue). Rendu plus acceptable, celui-ci sera d'autant mieux suivi.

Pas forcément toujours évoquées en consultation, les interactions alimentaires sont également à bien étudier. Reportez vous ainsi systématiquement à la notice jointe avec vos comprimés, ou n'hesitez pas à questionner votre médecin ou pharmacien. Certaines molécules tolèrent ainsi très mal le jus de pamplemousse par exemple...

A ne pas faire

Pendant le traitement, il convient d'éviter :

De conduire. Le pictogramme présentant une voiture encadrée d'un triangle doit vous alerter sur les effets du traitement pris surtout au début de celui-c-i. Une fois le traitement installé, il conviendra d'envisager alors avec votre médecin la possibilité de reprendre la route.

De consommer de l’alcool. L'alcool tend généralement à métaboliser plus vite la molécule du traitement et à en amplifier les effets secondaires. On évitera également la prise d'autres substances psychoactives.

Le recours à d'autres thérapeutiques : il est préférable de ne pas compléter son traitement par des médications en vente libre. Des interactions entre ces différents produits sont toujours à craindre et la prise d'un traitement parallèle rendra plus difficile la lecture des effets de votre traitement.

De prêter son traiter à un tiers ou d'utiliser celui de ce dernier. À maladies identiques, le traitement ne sera pas le même. Il convient également de ne pas reprendre son ancien traitement dans le cadre d'une éventuelle rechute.

Vivre au quotidien

Encore une fois, plus un traitement est bien vécu, bien intégré à son quotidien, plus il sera suivi. Le psychologue doit alors questionner son patients dans la manière dont il vie son traitement et bien souvent lui prodiguer quelques conseils...

Pour ne pas oublier des prises, il est conseillé de les « greffer » à d'autres événements chroniques (brossage de dents par exemple). Les téléphones portables permettent également des alarmes de rappel très pratiques. Un pilulier peut également facilité le suivi de son traitement.

Au travail, les toilettes offriront le secret nécessaire à la prise de son traitement. Il est aussi possible de conseiller de faire établir l’arrêt de travail par son médecin et non par son psychiatre... Le psychologue conseillera bien souvent à son patient de se rapprocher de la médecine du travail. Informée, celle-ci sera toujours à temps de proposer des aménagements de poste ou, le cas échéant, de faciliter un licenciement pour inaptitude.

Le régime alimentaire devra parfois être aménagé, certains traitement pouvant générer une prise de poids. Le soutien d'un diététicien dans l'élaboration de ce régime pourra être envisagé avec le psychologue.

La sexualité sera bien souvent impactée également. Tant en lien avec la maladie psychologique elle même que par les effets du traitement. Il convient d'en parler rapidement afin d'éviter que la sexualité devienne source de frustration, de peurs et de culpabilité.

Je vais mieux, j’arrête ?

Si certaines difficultés psychologiques impliqueront un traitement à vie, il n'en va heureusement pas de même pour la grande majorité des troubles. L'absence de rechute, la qualité de vie du patient (reprise du travail, bonne activité physique et sociale,...) et bien entendu la disparition des symptômes seront autant d'éléments que votre médecin prendre en compte pour envisager l’arrêt de votre traitement. Celui-ci sera réalisé de façon progressive. Il s'agit ainsi de s'assurer de la bonne stabilité du patient mais aussi de déshabituer ce dernier des traitements pouvant présenter à la fois une dépendance physique et une dépendance psychologique (peur de devoir s'en passer). Un appui bref avec un psychologue peut parfois être aidant pour dépasser cette étape.

Il est par ailleurs préférable d'envisager l’arrêt d'un traitement lors de périodes favorables (congés, été,...).

Pour plus d'informations, n'hésitez à me contacter. Mon cabinet est implanté sur Alès, dans le Gard.





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