Les consultations avec un psychologue via téléphone ou encore par messagerie instantanée (messenger, skype,...) sont relativement récentes. Nombreuses sont les interrogations sur cette nouvelle modalité de consulter un psychologue. Vous trouverez ici les articles parus sur ce thème dans la presse.
Avant d’aller plus loin, je vous invite, si le sujet du soutien (au sens large) par téléphone vous intéresse, à vous plonger dans la lecture de la synthèse faite par Stéfan Jaffrin dans son livre paru dans la collection Que sais-je sous le titre Les services d'aide psychologique par téléphone.
Dans cet ouvrage, l’auteur retrace l’évolution de ces service d’aide par téléphone apparus aux Etats-Unis dès les années 50. «Si vous avez envie de vous suicider, appelez Man 90. » En lançant cette petite annonce en 1953, Chad Varah, n'imaginait pas l'importance que l'aide psychologique par téléphone allait prendre dans les années à venir…. L’auteur estime ainsi que ces services perçoivent plus de 1,5 million d’appels par an rien qu’en France…
Toute nouveauté fait naître un doute légitime. Il en va de même des consultations par téléphone avec un psychologue qui questionnent le rapport humain qu'elles impliquent. Dans son article Psychologue en ligne (paru en avril 2010 sur le site www.villagesdeville.com), Lea Zanouy questionne la capacité de ce mode relationnel dans l'établissement d'un lien de travail porteur.
Des critiques que Nelly Pelletier (La psychologie par téléphone paru en 2010 dans la revue BE) questionne. Si dans ce genre de consutations psychologiques en ligne le psychologue est avant tout plus conseiller que thérapeute, il n’empêche que «tout le monde n’a pas envie d’une démarche psy, souvent intimidante. Le téléphone épargne cette lourdeur. Et tout passe : sourires, soupirs, silences. On est dans l’intime, oreille contre oreille.»
Dans son article Les psychologues sans divan : un scandale ? (Questions de femme, 02/2010), Catherine Siguret souligne la parole libérée que l’anonymat permet. La facilité de contact permet également sans gêne de changer de thérapeute (au risque de chercher celui dont la réponse nous plait le mieux, et non celle qui nous aidera au mieux…). Mais reste la encore des doutes quant aux mécanismes mis en jeu. Quid du transfert, de la communication non verbale… A la journaliste de se questionner alors sur le caractère nécessairement ponctuel, d’urgence de ces services. Et à son auteur de conclure : «Aucune thérapie n'est parfaite, à l'image des humains. À l'heure de la mobilité et du 'zapping', on peut tout de même saluer une initiative qui ne contraint pas à un choix cruel: s'allonger longuement ou foncer tout droit, parfois dans le mur.»
Précurseur dans le domaine des consultations en ligne, le psychologue Jean-Pierre Rochon évoquait déjà en 1997 ses doutes (notamment sur le plan éthique – secret professionnel,…) quant à cette modalité de consultation. Mais il y voit également une formidable opportunité pour des clients n’ayant jamais osés pousser la porte d’un cabinet classique.
C’est un peu le même constat que dresse Charlotte Langrand dans son article Le divan au bout du fil. Décrivant le cas d’une patiente agoraphobe ayant fait le choix (ou dans le cas présent le non choix !) de consulter en ligne, ou encore ceux de chefs d’entreprise pouvant contacter un psychologue en en limitant les contraintes horaires (consultation depuis leur poste de travail,…). Et à l’auteur de se questionner là encore sur la capacité de ces prises en charge ne pouvant s’appuyer sur le contact direct et ses enseignements (communication non verbale ). Sans parler du risque de devenir un produit de grande consommation par sa facilité d’accès.
Pour reprendre les mots de Juliette Speranza dans son article Un psychologue depuis mon canapé (Yahoo Actualités, 04/2010) "on l’aura compris, les consultations à distance ne permettent pas de transfert, de contact, ou de thérapie à long terme. Elles constituent plutôt un soutien, un déblocage, soit pour surmonter une situation qui ne nécessite pas de suivi, soit pour oser fouler les terres inconnues des cabinets des psychothérapeutes…"
Pour Florence Pitard (Allo ? Le psy ? Ca ne va pas très bien..., Ouest France, mai 2010), consulter un psychologue par téléphone ne répond pas aux mêmes besoins que le patient se rendant à un RDV traditionnel. Au final, il n y'a pas vraiment remise en cause de modèle classique, mais bien un nouveau support répondant à une autre demande.
Estelle Saget (Allo Psycho bobo) voit quant à elle dans le developpement des consultations par téléphone avec un psychologue un mouvement finalement logique de la numérisation des services. Elle s’interroge toutefois sur le cout de ces services et sur le caractère « fast-food » tout en reconnaissant que c’est peut-être ce caractère premier qui les rend accessibles à un public qui n’aurait pas, sans ça, franchit le pas…
Et à Estelle Saget d’ajouter dans cet autre article présentant la pratique d’une psychologue par téléphone (Les nuits blanches d'Amandine, psy par téléphone) que la facilité d’accès (la nuit justement) offre une réelle valeur ajoutée à ce type de consultations. Dans un autre article, cette journaliste d'ajouter que "les services de psychologie par téléphone sont pris au sérieux, les directeurs des ressources humaines se ruant sur eux depuis que le ministre du Travail, Xavier Darcos, a demandé aux entreprises de prendre des mesures pour prévenir les suicides."
Reste aussi nécessairement à se questionner sur la qualité des interlocuteurs au bout du fil. Certains sites ne mentionnent ni leurs qualifications, ni leur numéro ADELI. C'est sur ce point qu'alerte Nancy Cattan dans son article La psychologie virtuelle ne remplace pas le divan.
Sans parler du côté parfois très commercial de ces services, comme l'évoque Noria Ait-Kheddache dans son article J'ai testé les psy par téléphone qui retrace son expérience des consultations en ligne avec des psychologue sur différentes plates-formes,