Mathon Cédric

Psychologue pour adulte
Cédric Mathon, psychologue à Alès

Renoncer au conflit


Une alternative au conflit

La médiation familiale offre donc ce mode alternatif de la résolution de conflit qui évite de se déchirer et d’entraîner la famille dans une procédure judiciaire longue et douloureuse dont les conséquences sont parfois désastreuses pour l'entourage.

En faisant recirculer la parole, le psychologue médiateur encourage à se reparler, à s'écouter, à se comprendre à nouveau. À pacifier la relation et à trouver une solution qui satisfasse chacune des parties. Il incite à ne plus se positionner en adversaire. Le couple doit apprendre à combattre ensemble pour un objectif commun (une bonne séparation, l'éducation des enfants,...)

En écoutant attentivement chaque partie, le psychologue médiateur fait surgir les besoins profonds et les intérêts de chacun. Petit à petit, à son rythme, tout en prenant en compte ses besoins respectifs, on apprend à construire une relation différente, plus harmonieuse, fondée sur le respect et la responsabilité de chacun.

Avec l'aide du psychologue, dans un nécessaire esprit de conciliation et de coopération, on parvient à reprendre le dialogue, à s'écouter, à prendre l'autre en compte et à se donner ainsi toutes les chances pour parvenir à un arrangement. Celui-ci peut ensuite, sur demande conjointe, être homologué par le juge du tribunal d'Alès. Cet accord, fruit de la décision et du travail commun, prendra alors force exécutoire. Mais travaillé et décidé ensemble, il s'assurera d'une meilleure pérennité que si le juge avait tranché à la place des parties.

Pour arriver à ce résultat, il est cependant nécessaire de faire preuve d'un certain « esprit de médiation »., c'est à dire d'un état d'esprit où l'on se montre prêt à prendre en compte l'autre et à respecter sa différence, à se montrer conciliant et à accepter de négocier. La médiation familiale ne peut se mettre en place que si chacune des parties est décidée à poser ce regard-là sur l'autre

A ce titre, le psychologue médiateur a foi en la capacité de chacun de renaître des pires situations. Il croit que toute personne possède au fond d’elle-même l'aptitude à faire un pas vers celui qui l'a blessée même si cette capacité inhérente à tout être humain est diminuée lorsqu'elle est confrontée à un conflit qui fait souffrir.

Lorsque l'on doit faire face à des jugements, à des partis pris et des étiquetages, on doute de soi même et on devient momentanément incapable de s'ouvrir à l'autre. Les jugements négatifs bride la capacité à « etre ». Or, pour retrouver foi en lui même, l'homme a besoin de se sentir reconnu pour ce qu'il est et non pour ce qu'il fait. Il a également besoin que ses ressentis soient reconnues à leur juste valeur, c'est le propre de la médiation de donner cet espace où l'on peut faire entendre et comprendre à l'autre ce que l'on vit et ce que l'on ressent.

Une alternative au judiciaire

Certains conflits semblent si ancrés et si profonds qu'on n'imagine d'autre choix que d'en référer au juge pour qu'il tranche une bonne fois pour toutes le différend.

Engluée dans une procédure judiciaire, l’ordonnance du juge d'Alès suffit-elle à calmer cette brûlure tapie au fond de soi ? L'audience permet elle vraiment de se faire entendre ? De dire à l'autre ce que l'on a sur le cœur et que l'on a enduré ? D'être enfin entendu par celui qui ne veut plus écouter ?

La procédure judiciaire qui confisque la parole de chacun au profit de celle de l'expert donne t-elle le désir de s'acheminer vers l'apaisement de la relation, de faire un pas vers l'autre ou de tendre la main? Combien d'avocats conseillent de demander plus pour être certain d'obtenir ce que l'on attend ? Dans la procédure, la victoire de l'un est la défaite de l'autre. Il y a rarement de victoire commune.

On sait bien que la justice ne peut régler le conflit que l'on porte en soi. Elle permet de l'aménager formellement. Mais même alors la décision rendue par le juge d'Alès sera rarement perçue comme juste et légitime. Le véritable conflit, celui qui est si fortement ancré au fond de soi, nécessite pour le résorber totalement de s'y atteler soi-même. Le rôle du psychologue pend ici tout son sens,

La médiation pose une réponse humaine là où la justice ne peut apporter qu'une réponse technique.

Le juge aux affaires familiale d'Alès ou d'ailleurs reçoit en moyenne les personnes pendant 10 minutes dans son bureau. Dix minutes pour crier sa souffrance, sa frustration, développer et expliquer ce que l'on a enduré pendant des années, c'est très court et nombreux sont ceux qui sortent offusqués, frustrés, furieux de l’audience.

Ce temps trop court devant le juge peut générer une grande frustration car certains ont l'impression que leur avenir et les relations avec leurs enfants sont réglés en quelques minutes par une justice aveugle qui ne les a pas suffisamment écoutés. La justice n'est elle pas symboliquement représentée par une femme aux yeux bandés tenant d'une main un glaive et de l'autre une balance ? Aveugle, elle tranche avec équité le droit de chacun. Or, dans le domaine familial, cette application du droit peut laisser les souffrances inapaisées.

La temporalité de la médiation familiale est bien différente du temps judiciaire. Dans cet espace neutre, en présence du médiateur psychologue, les parties prennent le temps de se parler et de s'écouter abondamment. Elles parviennent ainsi, séance après séance, grâce à une reprise du dialogue, à purger complètement leur conflit et à s'accorder à nouveau.


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