Mathon Cédric
Psychologue pour adulte |
Comme le tristesse ou la joie, l’anxiété fait partie du registre normal de nos émotions : aussi, bien que ressentie comme étant une chose désagréable, l’anxiété ne signe pas en soi un état pathologique.
L'anxiété peut même s’avérer nécessaire à la vie. Réaction psychologique au stress, l'anxiété normale (peur avant un examen,...) est adaptative : elle nous permet de mobiliser notre attention, d'élever notre vigilance dans des situations de nouveauté, de choix, de crise. Il reste toutefois possible même dans ce cadre de demander l'appui d'un psychologue afin de vous aider à "coacher" ces émotions.
A ce « bon stress » répond le « mauvais stress » qui est lui, au contraire, un handicap. Il est envahissant et peut se manifester sous différentes formes (anxiété généralisée, attaque de panique,…). L’anxiété épuise et peut aussi être source de dépression. Un travail d'appui avec un psychologue peut alors être engagé.
L’anxiété devient ainsi pathologique quand elle devient inadaptative, quand elle ne permet plus au sujet de mobiliser ses ressources, mais, au contraire, le plonge dans un état d’immobilisme. Aussi, l'anxiété sera considérée comme anormale quand elle n’est plus liée à un événement et devient un état permanent qui limite le sujet dans ses agissements.
L’anxiété pathologique s’exprime dans deux registres : le registre psycho-comportemental et le registre somatique.
Psycho-comportemental
Sensation de malaise, de tension, l’anxiété est avant tout une émotion désagréable. L’anxieux est principalement tourné vers l’avenir, un avenir qu’il appréhende. L’anxieux craint ainsi facilement pour lui même ou pour ses proches. Sa pensée ne cesse de se projeter dans un avenir catastrophique (maladie, accident, échec professionnel,…). Lors d'épisodes aigus, l'anxiété peut même amener le sujet à vivre de véritables expériences de dépersonnalisation, le sujet ayant le sentiment de devenir fou.
Au-delà du ressenti subjectif, l’anxiété, dans sa forme aiguë, vient également impacter les capacités du sujet anxieux sur le plan cognitif (raisonnement et jugement altérés) mais également comportemental. Le patient anxieux apparaît ainsi comme emprunté, gauche, figé : on parle alors de stupeur psychomotrice parfois masquée par une agitation désordonnées et improductive. Il n’est toutefois pas rare de retrouver une certaine forme d’agressivité dans les paroles ou les actes du sujet anxieux.
Registre somatique
On parle ici de troubles fonctionnels, c’est à dire sans lésion objective des organes visés. Ces somatisations sont souvent au premier plan dans l’état anxieux et ce sont ces troubles physiques qui amènent bien souvent le patient à consulter.
Ces troubles s’expriment de manières diverses :
Trouble anxieux généralisé
C’est la névrose d’angoisse de Freud. Celle-ci se traduit par un fond permanent d’angoisse émaillé de crises plus aiguës. Si la fréquence de celles-ci diminue dans le temps, de nombreuses autres complications viennent à se rajouter au fil du temps : dépression, phobie sociale (peur de vivre une crise de panique en public), addiction (alcool et tabac notamment), voire parfois suicide.
Trouble panique
Le trouble panique se signe par la répétition de crises aiguës (hebdomadaires), brèves (moins de 10 min), sans cause déclenchante.
Trouble anxieux réactionnel
Le vécu anxieux peut cette fois-ci être rattaché à un événement déclencheur : il existe ici un facteur événementiel, traumatique (séparation, accident,...). Généralement la disparition de l’événement déclencheur amène la disparition de l’anxiété.
La phobie
L'anxiété est ici "limitée" à une situation ou objet déclencheur particulier. La phobie peut toutefois être très pénalisante dans les formes les plus graves (phobie sociale).
Les TOC
Le Trouble Obsessionnel Compulsif (TOC) renvoie à une tentative de conrtroler la pensée angoissante par l'adoption de pensées ou actes rituels.
Si les traitements médicamenteux (anxiolytiques et somnifères) apparaissent bien souvent efficaces face à un trouble anxieux réactionnel, ils s’avéreront bien souvent insuffisants dans la gestion des troubles paniques et des troubles anxieux généralisés.
Dans ces deux formes, le traitement de l’anxiété ne pourra bien souvent pas faire l’économie d’un soutien psychothérapeutique avec un psychologue qui viendra accompagner puis relayer le traitement médicamenteux.