Mathon Cédric
Psychologue pour adulte |
La médiation. Voici un mot devenu banal, maintes fois entendu et reproduit dans notre environnement et dans les médias.
On assiste aujourd'hui à un déferlement de la médiation dans tous les domaines de la vie et pas seulement dans le judiciaire. On trouve des médiateurs dans les tribunaux de commerce, au conseil des prud'hommes, dans l’administration civile,..., on en croise dans dans la diplomatie, la culture, les banlieues, à la SNCF, dans l’éducation nationale, les assurances, les ruptures de contrat, les grèves... et dans la famille ! Bref, la rencontre avec un médiateur est proposée à chaque fois qu'il s'avère nécessaire de réguler un conflit et de préserver ou d'améliorer les relations entre individus.
Le dictionnaire Le Robert définit la médiation comme « une entremise destinée à mettre d'accord, à concilier ou à réconcilier des personnes. » La médiation offre une occasion et un espace neutre où il s'avère possible de régler à l'amiable des disputes et des conflits.
Elle se déroule entre les deux parties grâce à intermédiaire d'un médiateur (ou psychologue) qui se pose en tiers impartial et qui, continue le dictionnaire, « s'entremet pour effectuer un accommodement ou un accord entre les personnes ».
Dans le cadre très spécifique qu'est la famille, ou chaque membre est connecté l'un à l'autre par des liens indéfectibles d'alliance, de parenté ou de filiation, elle est définie comme « un processus de construction ou de reconstruction du lien familial axé sur l'autonomie et sur la responsabilité des personnes concernées par des situations de rupture ou de séparation dans lequel un tiers impartial (le psychologue), indépendant, qualifié et sans pouvoir de décision, favorise, à travers l'organisation d'entretiens confidentiels, leur communication, la gestion de leur conflit dans le domaine familial entendu dans sa diversité et dans son évolution ».
La médiation familiale permet donc aux familles divisées de se reparler et de rester en lien malgré la séparation. En les aidants à sortir de la confusion, le psychologue leur donne la possibilité d'harmoniser à nouveau leur relation.
Il ne s'agit cependant pas tant de réconcilier ou de raccommoder les membres de la famille que de pacifier leurs rapports et les amener à bâtir et à s'accommoder d'un nouveau type de relation.
Une démarche de médiation auprès d’un psychologue peut être envisagée lors de la survenue de difficultés de communication ou d’organisation entre 2 partenaires devant encore, d’une manière ou d’une autre continuer à fonctionner ensembles. Le cas le plus connu reste la médiation suite à une procédure de séparation d’un couple. De manière plus générale, le travail de médiation peut être envisagé lors de la survenue d’un conflit devant être dépassé pour l’accomplissement d’une tache commune. Entre conjoints donc, mais pas que. Le psychologue peut ainsi proposer ce travail entre parents et enfants mais aussi au sein du monde de l’entreprise entre un responsable et un subordonné. La médiation s’impose comme l’espace susceptible de renouer une communication efficiente.
Il peut alors être pertinent de s’orienter vers une démarche de médiation afin de « vider » le conflit, d'en dépasser les conséquences psychologiques, de mieux appréhender les attentes de chacun et surtout d’élaborer des solutions personnelles avant que celles-ci ne soient imposées souvent douloureusement (par un jugement par exemple). La médiation offre une alternative au conflit, au judiciaire.
Le psychologue accompagne alors les couples qui projettent de se séparer, des couples en procédure de séparation ou encore des couples dont la séparation est effective. Souvent ordonnée par un juge, cette procédure de médiation devrait toutefois être envisagée systématiquement. Pour apprendre à se séparer sans capitaliser les rancœurs. Pour apprendre un « vivre ensembles » souvent nécessaire (poursuite du rôle parental au-delà la séparation).
Contacter un interlocuteur spécialisé dans les relations humaines facilitera d’autant la résolution des différentes dimensions de la séparation (sur le plan financier, sur le plan éducatif, sur le plan matériel). Si la page se tourne, elle ne se tourne sans doute pas à la même vitesse ou avec la même intensité pour les deux partenaires. L’espace de la médiation vient ainsi mettre en mots un cheminement achevé pour l’un, et aider à finaliser celui de l’autre. La séparation ne doit ainsi pas négliger les liens affectifs, les sentiments.
Se séparer n’est pas forcément casser, dénigrer. C’est aussi savoir respecter ce qui a été et qui ne sera plus. En oubliant cela, de nombreuses séparations amènent à se déchirer davantage, fixant de nouvelles rancœurs.
Espace de parole bienveillant et neutre, loin des joutes d’avocats, la médiation auprès d’un psychologue permet de conserver l’échanger, de restaurer un lien qui facilitera le deuil. A défaut d’être prise en compte, ces souffrances légitimes se traduiront en autant de procédures et de conflits futurs.
La médiation trouve son efficacité par la position du médiateur psychologue. Tiers neutre et bienveillant, il offre un regard impartial qui permet aux protagonistes de sortir des lectures binaires (c’est moi ou lui) et du jeu perdant / perdant voire même de celui de la terre brulée. Au-delà de cette impartialité, le regard neuf qu’il pose sur la situation, ses demandes d’explications et / ou de recadrages imposent un travail d’explicitation, de contextualisation permettant aux protagonistes de relire l’histoire et bien souvent d’en percevoir de nouvelles lectures. L’implicite et le sous-entendu s’estompent.
Le psychologue assure également un rôle de régulateur des émotions. Il sécurise par ce rôle l’espace de parole et aide à faciliter « l’écoulement » de ressentis, de souffrances, de frustrations. Autorisées et canalisées les violences inhérentes au conflit sont déposées. Désamorcé, le conflit peut s’ouvrir à la recherche de solutions.
A travers le prisme de la médiation psychologique, le conflit trouve même une certaine vertu. Il peut se lire comme un moment clef de la relation durant laquelle nous accédons à l’autre (même également à soi-même…) dans l’expression de sa différence.
Dans la pratique, la grande majorité (80%) des personnes vient spontanément en dehors d'une procédure judiciaire. Elles poussent la porte de mon cabinet sur Alès quand leur conflit leur est devenu insupportable et qu'elles ne savent plus comment faire pour améliorer leur relation. Certaines viennent avant que la situation ne se détériore complètement ; d'autres viennent pendant ou après une action en justice, parfois même des années plus tard. Quoi qu'il en soit, plus tôt on fait appel à la médiation, plus on augmente ses chances d'apaiser rapidement son conflit.
Le travail de médiation se réalise de préférence à mon cabinet sur Alès. Il offre ainsi un véritable espace de neutralité en dehors du domicile ou de l’entreprise. Mais le psychologue peut parfois intervenir directement en structure...
Le premier RDVLa médiation aborde dans un premier temps l’exposé du problème tel qu’il est perçu et vécu par les différents protagonistes. De manières très pratiques, la médiation axera son travail sur la tâche à réaliser / renouer en questionnant les attentes, craintes, pensées magiques, … des différents interlocuteurs. Il s’agit de construire des solutions à minima opérationnelles dans l’ici et maintenant et acceptables par tous.
Le premier entretien dure généralement 2 heures. Il peut être sollicité même quand l'autre ne veut pas venir.